Se bagarrer, contre quoi, qui ?
À l'annonce de ma maladie, plusieurs personnes m'ont dit : « Bon, maintenant, il va falloir se bagarrer. »
« Tu es prêt, Jean-Marc tu vas te bagarrer, n'est-ce pas ? »
Je dois dire qu'en ce qui me concerne, je ne comprends pas très bien cette demande. Me bagarrer contre qui, contre quoi ?
Ce n'est pas de ma faute, si j'ai l'impression d'arriver au bout d'un voyage. Il n'y a aucun fatalisme, seulement une grande fatigue. Mais cette fatigue n'exprime-t-elle pas une invitation à se laisser faire ? Faut-il se bagarrer contre cette fatigue ?
Comme si j'oubliais combien la route a été belle, lumineuse parfois, incertaine et rocailleuse aussi, mais toujours pleine, dense et réservant tellement de surprises !
Pourquoi vouloir prolonger à tout prix, si l’on a l'impression d'être à quelque chose qui ressemble à un rendez-vous, une proposition ? Ça doit quand même être tellement mieux là-haut !
Alors oui, je suivrai les traitements qu'on me conseille, j'écouterai les avis éclairés des médecins. Mais, de grâce, ne me demandez pas de me bagarrer.
A très bientôt, pour de nouvelles nouvelles.