Retour au pays pour quelques jours !

Je pars sans lui le lendemain de sa 7ème chimio, jeudi de l'Ascension !

J'emmène nos deux dernières filles et deux petits enfants : direction notre chère Corrèze.

J-Marc nous rejoindra le lendemain quand on aura "débranché" son baxter. Quelques jours pour retrouver une maison délaissée depuis la Toussaint où 10 radiateurs ont explosé avec les -15° locaux, au moment où nous avions d'autres chats à fouetter entre radiothérapie et chimio.

Mauvais temps pendant trois jours où Marc, calé contre "le cantou" ne peut se défaire, ni de ses gants en polaire, ni des ses 4 pulls. En effet, encore merci la chimio qui attaque les terminaisons nerveuses et qui fait que depuis quelques semaines il ne supporte plus le froid et ne peut plus toucher quoi que ce soit sortant du réfrigérateur. Je lui fais réchauffer ses couverts afin qu'il puisse les saisir sans picotements insupportables. Tout ceci lui "tape un peu sur le système".

Dans ces cas là, on se chipote, on se chamaille, on se chicane ; il me cherche et je le trouve. Il décrète et  je récalcitre. S'il joue au matador, je sais encore très bien planter les banderilles aux jointures qui font mal.

- Tu parles d’une femme soumise !

- Ah, je vois que la forme revient à Môssieur !

Certains moments d'irritabilité intempestive permettent à ses filles de retrouver les réflexes d'antan ; à savoir, des réparties vives et bien senties à des injonctions paternelles qu'elles réprouvent ou supportent mal !

"Tu es irritable ? Eh bien moi aussi", glapit la dernière ! "Ah que ça fait du bien de se remettre en rogne contre toi, renchérit la fiancée de fraîche date ! J'ai cru à un moment que je n'y arriverais plus ! C'est super !!"

Mariez-vous, qu'y disaient et faites des filles !

Alors le ton monte comme au bon vieux temps, puis les embrassades succèdent aux demandes de pardon et tout ce petit monde s'en court bras dessus, bras dessous, chasser l'énorrrrme couleuvre qui rode en bas de la terrasse, pour le ravissement des petits enfants tétanisés par "la bête".