Que vive mon âme à te louer !

Voyage de travail à l'ile de la Réunion

Ce fut, pendant  ce bien beau voyage, une expérience de l'abandon à la Providence de petite minute présente en petite minute suivante. Maux de ventre réguliers. Mauvaises nuits en raison des douleurs. Une rage de dents qui nécessitera une intervention chirurgicale d'une amie dentiste, viendra couronner le tout pour mon Marco! Nous serons bien démunis et bien petits.

Heureusement, là-bas aussi, entourés de gentillesse et de soutien, dans un accueil sans cesse renouvelé de nos amis réunionnais, nous nous laisserons porter par la mission.

L'évangile dit que c'est lorsque nous sommes faibles que nous sommes forts. Si seulement c'était vrai pour nous. Nous ne le ressentons pas ainsi.

Deux moments marquants de ce voyage : en pleine nuit, nous sommes réveillés par un appel de métropole sur notre portable. Une amie très chère nous apprend que notre vieille amie de 30 ans Marie de P. vient d'être hospitalisée en urgence et que c'est très, très grave ! Nous sommes suffoqués ! Notre "St Paul en jupon" ! Malade ? Impossible ! Tout simplement. Im-po-si-ble ! Juste...  impossible. Ce ne peut pas être grave. Une force de la nature pareille. L'amie sans laquelle nous ne serions peut-être plus ensemble mon mari et moi. Celle sur les prières de laquelle nous savons pouvoir compter en toute occasion. Nous ne nous rendormons pas et attendons les nouvelles du lendemain avec impatience.

Nous apprendrons dans les jours qui viennent qu'elle a une tumeur de la taille d'un ballon de rugby dans le ventre avec métastases en plusieurs endroits. Anéantissement.

Et dans le même temps nous devons témoigner à une réunion d'un groupe de prière de plusieurs centaines de personnes, dans le nord de l'île. Jean-Marc témoigne de ce que Dieu a fait pour lui, pour nous, la réconciliation profonde de notre couple après une grave crise, notre amour renouvelé, les merveilles de notre vie d'enfants gâtés du Bon Dieu. Tout y passe. Il parle de notre amie qui est très malade, justement en ce moment même et qui a tellement fait pour nous ! Et il finit en annonçant sa propre maladie qui ne l'empêche ni d'aimer la vie, ni d'aimer Dieu. Et il rend grâce à Dieu pour sa vie, la mienne et celle de ses enfants ! C'est sous un tonnerre d'applaudissement que nous nous rasseyons. Le "berger" du groupe de prière propose alors de prier pour nous... L'église entière  se lève alors et chante à tue tête, et loue le Seigneur, et invoque son nom ! Géant !

Tête baissée je prie et ris intérieurement en disant au bon Jésus : "Tu ne pourras pas dire que tu n'as pas entendu!"

Nous repartirons nous coucher ce soir là plus abandonnés et plus calmes. Nous avions seulement oublié quelque temps que nous étions dans la main de Dieu !